La vie à cœur joie

Voilà 15 ans qu’Anne Uguen vit grâce au cœur d’un autre. Cette Brestoise a bénéficié d’une greffe alors qu’elle n’avait que 25 ans. A l’époque, jeune professeure d’EPS fraîchement arrivée dans le monde du travail, Anne n’était pas malade. Mais en janvier 2001, son état se dégrade subitement. Lors de son hospitalisation, les médecins lui diagnostiquent une cardiomyopathie dilatée. Ses cavités cardiaques se détendent et le cœur ne pompe plus correctement le sang dans le corps. Une situation extrêmement grave. Anne est placée en « super-urgence », une liste d’attente spécifique pour la greffe. Moins de 48 heures après son inscription, la greffe peut s’organiser. « Je me trouvais à Brest. Il y avait deux cœurs disponibles : l’un à Paris et l’autre à Nantes. Les médecins ont décidé de m’envoyer en hélicoptère à Nantes. Ils craignaient que je ne tienne pas les 3 heures de trajet jusqu’à Paris », se souvient la jeune femme.

« La vie se poursuit grâce à mon donneur »

Une fois greffée, Anne retrouve très vite des forces. Après 26 jours de récupération dont 10 jours au service de réanimation, elle continue sa vie. Anne reprend son métier de professeur de sport pendant 11 ans. En parallèle, elle se dépense toujours plus : dans les airs en parachute et sous l’eau avec la plongée sous-marine. «Je crois que quand on a été greffé, on vit vraiment à 100% car on sait qu’on a failli ne pas connaître tout cela », confie cette pétillante jeune femme.
«Les médecins m’ont raconté que mon donneur était plus jeune que moi. Cela me touche énormément». Elle dit mesurer chaque jour la chance qu’elle a d’être en vie. Et d’avoir pu être la maman de deux petites filles alors qu’elle vivait grâce au cœur d’un autre : «D’autres personnes ont peut-être reçu des organes de mon donneur. Ils ont peut-être eux-mêmes des enfants. La vie se poursuit grâce à mon donneur, il n’est pas mort pour rien».
Malgré son caractère aventurier, Anne a récemment changé ses plans de carrière. « Je me suis dit que j’allais assurer mes arrières et être un peu plus prudente. Je suis devenue professeur-documentaliste au lycée-collège l’Iroise à Brest ». Mais elle ne s’occupe pas uniquement des livres. Anne intervient aussi dans les cours de sciences de la vie et de la terre pour parler de la greffe. « Les enfants posent facilement des questions. C’est très gratifiant de leur parler de mon histoire.» Une façon pour elle de rester au cœur du sujet.
http://www.20minutes.fr/magazine/don-organes/les-visages/la-vie-a-coeur-joie-8748/

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Il donne un rein à son cousin

Une soupe qui supprime l’envie de grignoter

Mammographie : de réels bénéfices et peu de risques