Ces bactéries qui vont révolutionner la médecine

Les antibiotiques ont marqué un tournant dans l’histoire de la médecine. Un siècle plus tard, les bactéries de la flore intestinale lui volent la vedette
Elles sont quelque cent milliards de milliards de bactéries à coloniser notre tube digestif. Elles ont pourtant longtemps, très longtemps, laissé indifférente la médecine, qui considérait cette partie de notre anatomie tout juste bonne à digérer les aliments et nous fournir de l’énergie.
Ces temps sont révolus. Les deux cents millions de neurones présents dans notre ventre lui ont permis de gagner ses lettres de noblesse; il est désormais considéré comme notre "deuxième cerveau".
Bénéficiaire de ce coup de projecteur, la flore intestinale ou microbiote, riche de ces milliards de bactéries, a fait l’objet de nombreuses études. Et ce qu’elles ont mis en évidence a bouleversé la manière de l’appréhender.
Signature bactérienne
"Chacun d’entre nous possède un profil particulier qui représente une sorte de signature bactérienne, un peu comme l’ADN, résume le Dr Stéphane Bermon, qui vient de publier un article sur ce thème*. Ce profil acquis dès la naissance peut ensuite varier dans des proportions modérées en fonction du mode de vie, de l’alimentation ou encore de la prise d’antibiotiques."
Des modifications qui seraient loin d’être anodines. Elles joueraient même un rôle clé dans l’apparition de maladies très diverses, en régulant notre système immunitaire.
"Il a été par exemple démontré que les enfants nés par césarienne, et qui ont donc été soumis à une moindre contamination par le microbiote de leur mère lors de l’accouchement, présentent une prédisposition accrue aux maladies allergiques ou asthmatiques. C’est également le cas des individus dont la mère a consommé des antibiotiques durant le dernier trimestre de la grossesse."
Un impact sur l’obésité?
Des résultats très spectaculaires, chez l’animal, ont également été obtenus dans le domaine de l’obésité.
Le Dr Bermon les détaille: "Des souris jumelles, nées en ambiance stérile et dépourvues de microbiote intestinal, ont été expérimentalement nourries avec des extraits de selles de sujets de poids normal ou de sujets obèses. Alors que le premier groupe de souris a conservé un poids constant, leurs jumelles se nourrissant d’excréments d’animaux obèses, se sont retrouvées en surpoids. Mais lorsque les souris obèses consommaient les excréments des souris de poids normal, elles avaient tendance à retrouver un poids normal!"
Difficile de conduire des études aussi peu ragoûtantes chez l’homme, mais ces premières expériences indiquent qu’il y a là sans doute, dans le microbiote, une piste nouvelle à explorer pour la compréhension et le traitement de ce fléau que constitue l’obésité.
1. "The microbiota : An exercise immunology perspective". Selon ces travaux, certains des effets bénéfiques liés à l’exercice physique régulier pourraient trouver leur explication dans une modification du microbiote.

http://www.nicematin.com/sante/ces-bacteries-qui-vont-revolutionner-la-medecine.2234887.html

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